Jacques Guitton peintre, sculpteur, maître-verrier et mosaïste. Agrée auprès des Monuments Historiques Français. Francais  |  English

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  Creation et Symbolisme de l'Art Sacré

Le vitrail s'adresse à l'Eglise ou au bâtiment civil. Il est donc ou sacré ou profane. Utiliser la même écriture pour les deux est une erreur fondamentale et donc se tromper de finalité. Un vitrail profane peut se suffire en lui-même en tant qu'élément décoratif. Ce n'est pas ce que demande l'Eglise. Un vitrail d'Eglise ne peut se suffir en un jeux de virtuosité technique. Il doit s'en dégager une intensité mystique à la mesure de l'émotion de l'artiste. C'est en cela que les vitraux du 18 et 19ème siècle sont un échec éclatant. Ils peuvent intéresser les archéologues mais sûrement pas les croyants. De nos jours encore, on pense que le fait de peindre un personnage biblique suffit à créer forcément une image sacrée. Il y faut ce que nos anciens du Moyen Age possédaient et qui nous fait défaut: le sens total du sacré. Nous confondons trop souvent, par exemple, l'image d'une sainte en extase d'une sainte en pâmoison! Nous faisons du figuratif saint-sulpicien, avec la technique en moins. Nous ne parlons plus l'araméen, la latin ni le grêc: est-ce pour autant que nous ne comprenons plus le message du Christ ? En art sacré, utilisons donc une langue, une écriture, un style contemporains.

Je considère que le vitrail doit être une élévation pour l'âme et l'esprit. S'il n'y réussit pas, c'est un échec pour lui et un refoulement pour moi. En fait, un vitrail n'a pas à me plaire, je veux dire sous sa forme plastique: il doit seulement m'aider à me transporter hors des frontières du réel pour accéder au sur-humain, donc à Dieu.

Le vitrail de nos jours a perdu son rôle didactique à l'instar des calvaires bretons; en effet, nos prêtres ne les utilisent plus pour leurs catéchèses. D'autres parts, l'écriture formelle des arts plastiques ayant évoluée, je m'attache à une recherche du symbolisme graphique qui rejoint l'esprit cistercien. Ceci appliqué aux divers styles d'architecture dans lesquels je travaille. Je ne rejette pas les traditions: elles me servent de fondations. Personnellement, je veux que mes vitraux soient un support pour la prière et la méditation. Le corps immobile, c'est l'âme qui prend le chemin qui accède à Dieu: l'esprit est peut-être ce chemin. Le sanctuaire et tous les éléments qui l'entourent formant un tout, il faut une recherche constante d'unité. C'est finalement l'intégration dans l'oeuvre collective à une époque où l'habitude est de s'individualiser et l'Art sacré a trois ennemis que je combats à chaque minute: la mode, la facilité et la facticité. Cette obligation de se soumettre à cette règle est une leçon de modestie souvent oubliée dans la création contemporaine.

Si le réel est illusion, sommes nous capables de le dépasser? Le langage dit "non-figuratif", est un moyen d'accéder à cet irréel. L'artiste qui emploie ce mode d'expression, est dans la très grosse majorité du public encore incompris. Pourquoi? Parce que le reflet du réel est plus facile à aborder que la profondeur de l'irréel ( il demande plus de culture et surtout un travail de compréhension!). En d'autres termes, l'idée que l'on se fait de l'intérêt ou de la profondeur d'une oeuvre ne dépend pas de sa lisibilité immédiate.


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