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Creation et Symbolisme de l'Art Sacré (suite)
Ce que nos maîtres anciens ont réussi à faire avec le “figuratif”,
de Giotto à Gauguin, en passant par Cézanne ou Turner, ce que
nous admirons en eux, ce qui excite notre sensibilité, ce n'est
pas le "coup de patte": c'est le sentiment de vie,
c'est LA vie qui "transparait" à travers les
personnages. Depuis que l'Homme a pris pour la première fois un
crayon, un fusain, un pinceau, une simple pierre pour graver sur
une parois de grotte, il y a eu des milliers, des millions de
dessinateurs: combien peu de ceux-là ont-ils subsistés à
travers les âges? Quelques uns seulement! Les meilleurs
techniciens? Non! Mais ceux-là même qui, à travers un
personnage, une scène savaient traduire un sentiment humain. Il
faut bien comprendre que ce ne sont pas les personnages ou les décors
qui importent mais l'ambiance psychologique, dramatique, joyeuse
ou mystique qui est le véritable sujet. C'était cela que nos
anciens recherchaient éperdûment à travers leur art: tout le
reste n'était que support à leur message. De nos jours, l'évolution
contemporaine (et c'est sa chance et sa gloire) veut traduire
uniquement cette atmosphère et cette ambiance en supprimant tout
le côté figuratif visible, réel, pour ne peindre que cette
vision métaphysique de l'Homme. C'est cela, l'art contemporain,
c'est ce qui en fait sa difficulté, son côté parfois hermétique
mais aussi sa grandeur: car n'a-t-on jamais fait une photographie
de l'âme ou de l'esprit? C'est dans ce sens que Matisse a dit
que "personne ne sait dessiner". Il ne le pensait pas
dans le sens technique (c'est de l'apprentissage d'école ou du
travail d’atelier) mais dans le sens de la spiritualité, (c'est
du ressort du génie). Par contre, si de nos jours de pareils
artistes arrivent à s'exprimer, avec talent, sur ce chemin
combien ardu, ceux-là sont privilégiés et laisseront une
pierre à l'édifice de l'Art. Si pour Schopenhauer l'Art est le
meilleur moyen de parvenir à la connaissance pure de l'univers,
l'Art sacré est celui de parvenir à la connaissance la moins
impure de Dieu. Ainsi l'artiste, impressionné d'une manière
intuitive, doit exprimer le divin et par son message doit rendre
conscient l'existence de Dieu. L'oeuvre créee oblige donc à
penser subjectivement la nature même du Créateur. Elle doit
aussi, par les qualités qui lui sont propres, faire ressentir,
physiquement, cette présence. Si l'harmonie est réalisée dans
une intégration parfaite, l'oeuvre peut aider à accéder au
sublime, à l'extase, la Révélation, l'oraison jaculatoire. La
sensation éprouvée, l'ambiance, l'atmosphère générale
influent sur l'âme et le corps en un principe transcendant. Si
l'ensemble de toutes ces données est atteint, je peux dire
alors, en valeur absolue, que l'église en tant que bâtiment,
les vitraux, les sculptures, la décoration générale, n'ont
plus aucune espèce d'importance, puisque le fidèle, en prière
ou méditation, pénétré de Dieu, est devenu lui-même Eglise:
c'est la synergie totale, car l'objet d'art sacré n'est rien en
soi s'il n'a cette finalité de servir l'Homme pour accéder à
Dieu et sitôt servi, de se faire oublier de l'Homme qui doit se
consacrer à Dieu. Toujours l’exacte volonté de Saint Bernard
De Clairveaux.
Si pour Schopenhauer l'Art est le meilleur moyen de parvenir à
la connaissance pure de l'univers, l'Art sacré est celui de
parvenir à la connaissance la moins impure de Dieu. Ainsi
l'artiste, impressionné d'une manière intuitive, doit exprimer
le divin et par son message doit rendre conscient l'existence de
Dieu. L'oeuvre créee oblige donc à penser subjectivement la
nature même du Créateur. Elle doit aussi, par les qualités qui
lui sont propres, faire ressentir, physiquement, cette présence.
Si l'harmonie est réalisée dans une intégration parfaite,
l'oeuvre peut aider à accéder au sublime, à l'extase, la Révélation,
l'oraison jaculatoire. La sensation éprouvée, l'ambiance,
l'atmosphère générale influent sur l'âme et le corps en un
principe transcendant. Si l'ensemble de toutes ces données est
atteint, je peux dire alors, en valeur absolue, que l'église en
tant que bâtiment, les vitraux, les sculptures, la décoration générale,
n'ont plus aucune espèce d'importance, puisque le fidèle, en
prière ou méditation, pénétré de Dieu, est devenu lui-même
Eglise: c'est la synergie totale, car l'objet d'art sacré n'est
rien en soi s'il n'a cette finalité de servir l'Homme pour accéder
à Dieu et sitôt servi, de se faire oublier de l'Homme qui doit
se consacrer à Dieu. Toujours l’exacte volonté de Saint
Bernard De Clairveaux.
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